Les derniers mouvements sur le dollar
Impossible de savoir dans quelle mesure des interventions de certaines grandes banques sur les marchés ne sont pas en connexion avec les objectifs de la Fed, en particulier le contrôle du prix de l’or, qui reste un signal d’alarme très embarrassant pour elle. Mais tout effort pour redonner des couleurs au dollar ne pourra qu’aggraver les problèmes structurels de l’économie américaine et aboutir, en fin de compte, à une chute encore plus sévère du dollar.
En ce moment, l’économie mondiale souffre davantage de l’insolvabilité de certaines créances américaines vendues à l’étranger (et représentant des pertes de centaines de milliards de dollars), plutôt que du ralentissement des dépenses des ménages américains. Le découplage des économies émergentes pourrait, dans les années à venir, porter préjudice à ce vieux réflexe de fuite vers le dollar, qui veut que lorsque l’économie américaine s’enrhume, le reste du monde attrape une bronchite.
Les derniers mouvements sur le dollar représentent un changement, au niveau des attentes des participants du marché, concernant la croissance économique mondiale et le prix du pétrole. La volatilité de ces dernières semaines ne va pourtant rien changer aux perspectives de long terme baissières pour le dollar. La fragilité du système financier et les difficultés des ménages américains ne vont pas permettre à la Fed de soutenir la valeur du dollar par une hausse des taux directeurs, malgré le fait que la hausse de l’indice officiel des prix à la consommation atteigne 5,6% annuel en juillet (autour de 9% selon Shadow Stat).